Elina Batam
Poètesse – L’Hydre de la rage
Rosi la rosalie des Alpes prenait un bain de soleil dans la corolle d’un tournesol, quand elle sentit trembler sous ses six pattes. Le massif de tournesol tanguait de gauche à droite et la terre se fissura à leurs pieds ; puis soudain, un immense lambeau jaillit du sol dans un nuage de poussières, catapultant le pauvre coléoptère dans les hémérocalles, à plus de cinq mètres de là. Quand elle retrouva ses esprits et put se hisser en hauteur sur un pétale orange, Rosi vit une forme vaporeuse d’une taille impressionnante, on aurait dit un bouquet de corps de serpents ondoyants. En regardant plus attentivement, elle vit comme des gueules de dragons grandes ouvertes ; elle frissonna d’épouvante et fila appeler Mano qui était en train d’arroser les salades dans une allée voisine.
– Viens voir, vite ! Un monstre à têtes de dragons vient de surgir entre les tournesols !
Mano lâcha son arrosoir et bondit par-dessus les parterres ; il s’arrêta net en apercevant le lambeau.
– Wahou, impressionnant ! Tu as raison, on dirait des têtes de dragons avec de longs cous de diplodocus ! dit Mano en sautillant d’excitation.
L’écureuil était un passionné de dinosaures, il avait même retrouvé des empreintes de Velociraptor à l’est du Synclinal, à côté de celles de son ancêtre lointain, l’écureuil aux dents de sabre, qui avait côtoyé les dinosaures au Crétacé. Il se rapprocha encore et remarqua que les sept cous partaient tous d’un même corps de dragon ; il dénombra six têtes, seul le cou du milieu n’en portait pas.
Tous les animaux furent très impressionnés par le nouveau lambeau aux sept cous qui n’arrêtaient pas de se contorsionner en tous sens, les gueules grandes ouvertes comme si elles rugissaient silencieusement. Le lambeau était arrivé bien pâlichon, et il devait reprendre des forces ; ils se mirent à l’arroser quotidiennement avec du purin d’ortie. Au bout de quelques semaines de soins, le dragon avait déjà repris des couleurs : des écailles vert émeraude étincelaient sur son poitrail, les pupilles de ses douze paires d’yeux brillaient d’un jaune intense, au-dessus des naseaux rouges qui soufflaient entre les tournesols. Les animaux s’aperçurent bientôt d’un phénomène stupéfiant : certaines têtes étaient par moments violemment projetées au sol, comme si des épées invisibles venaient de les décapiter; mais à peine étaient-elles par terre en train de s’évaporer que deux nouvelles têtes repoussaient à leurs places sur chaque cou, si bien qu’au bout de quelques jours, le dragon compta plus de deux cents têtes.
Un après-midi, alors que Raguse le castor paillait les pieds des tomates pour qu’ils retiennent bien l’eau, il entendit un bourdonnement derrière lui ; il vit alors des frelons sortir des gueules, et tournoyer en essaim au-dessus du lambeau.
– Quels insectes étranges ! s’exclama le castor en se rapprochant.
Il y avait certes de nombreuses abeilles dans le Synclinal, mais aucun frelon. Ils déboulaient hors des gueules, leur aiguillon dardé prêt à piquer ; on aurait dit que les dragons crachaient leur colère par ces fléchettes empoisonnées. Les animaux cherchèrent dans leurs souvenirs, parmi toutes les cousines de l’abeille qu’ils avaient croisées un jour dans les Corridors ; mais vraiment, ils n’avaient jamais vu cet insecte endiablé auparavant ; même Hector le rouge-gorge qui faisait pourtant de nombreuses migrations.
– Peut-être que le dragon défend ses têtes contre les épées invisibles en lançant ces grosses abeilles, suggéra Rosi.
– Oui, peut-être, répondit Mano. Il a beau refaire de nouvelles têtes, ça ne lui suffit peut-être pas pour se défendre…
– Oh la la, elles ont vraiment l’air en colère ces bestioles ! s’exclama Chafouin angoissé.
Il se remémora avec un frisson d’effroi les piqûres douloureuses que des abeilles lui avaient assénées quand, petit, il avait bousculé leur ruche par mégarde.
L’essaim ne s’éloignait pas du lambeau, et grossissait à mesure que de nouveaux frelons jaillissaient des gueules ; un bourdonnement permanent emplissait maintenant les jardins du Synclinal, inquiétant les petits insectes qui avaient l’habitude de s’y promener en toute quiétude.
Bientôt, une forme apparut dans le prolongement du cou du milieu ; c’était un buste de femme sans bras, portant une toge plissée retenue à la taille par une ceinture dorée. Deux jours plus tard, un visage fin, qu’on aurait dit taillé dans le marbre, se dessina.
– Vous avez vu, s’écria Chafouin, elle a les yeux bandés !
– Ah oui, répondit Mano en scrutant le visage ; ce dernier était bousculé par les têtes de dragons qui continuaient à s’agiter en tous sens.
– Elle est aveugle ? demanda Azur le papillon en esquivant de justesse un frelon.
Un rire cristallin s’échappa de la gorge de la femme.
– Non je ne suis pas aveugle, dit-elle, je suis impartiale. Je m’appelle Thémis, enchantée de faire votre connaissance ! Et elle sourit aux animaux sans les voir.
– Bienvenue dans le Synclinal, lui répondit Couspeau le pic noir avec son ton docte habituel.
C’était l’oiseau savant du Synclinal, qui se faisait un devoir d’honneur de se tenir à la pointe de la connaissance sur les écosystèmes du monde entier.
– Tes compagnons crachent de bien étranges abeilles, continua t-il. Pourrais-tu m’enseigner de quelle créature il s’agit ? Les animaux me harcèlent déjà pour que j’en parle en conférence à la prochaine pleine lune !
– Ce sont des frelons, ils font partie de la même famille que les abeilles.
– Et pourquoi les têtes sont-elles si en colère ? demanda Mano.
– Elles en ont assez d’être décapitées comme si de rien n’était. Elles crient pour qu’on les entende. Pour l’instant, elles recrachent le poison de la rage qui ne doit pas rester en elles ; il pourrait se retourner contre elles sinon. C’est une première étape, mais il faut que je parvienne absolument à dompter les frelons, il y a bien mieux à faire avec eux.
– C’est-à-dire ? demanda Couspeau en redressant bien haut sa calotte rouge comme il le faisait quand il était très intéressé par quelque chose.
– Les frelons sont des bêtes extraordinaires, c’est en les observant que les humains ont inventé le papier qui leur a servi à écrire leurs pensées, et toutes leurs lois dont je suis la gardienne !
– Le papier ? On ne connaît pas ça ici… dit Chafouin en grattant sa crinière ébouriffée. C’est comme la pierre tendre sur laquelle je grave mes poèmes ?
– Ça sert à tracer des signes comme sur de la pierre, mais c’est beaucoup plus léger, et on n’a pas besoin d’appuyer autant. C’est vraiment une invention merveilleuse !
Couspeau était si excité par ce qu’il entendait qu’il battait légèrement des ailes sans s’en rendre, l’attention pendue aux lèvres de la femme aux yeux bandés.
– Oh, épatant ! Quand pourrons-nous commencer à tester cette incroyable invention ?! Dîtes moi ce qu’il faut faire avec les frelons, je m’y mets sur le champ !
– Ils sont dans un tel état de rage pour l’instant que ça va être difficile. Il faut attendre un peu que les têtes se calment, l’essaim en sera lui aussi apaisé et peut-être commencera t-il à songer se construire son nid…
– Parce qu’ils font du papier dans leur nid ? demanda Chafouin intrigué.
– Leur nid lui-même est fait de pâte à papier. Les frelons repèrent des branches de bois pourries, ils les raclent avec leurs mandibules qui font devant comme deux grosses paires de ciseaux jaunes ; puis ils malaxent les copeaux avec leur salive collante et obtiennent des boulettes de pâte à papier prête pour bâtir les murs de leur nid !
– Et les humains ont fait comme les frelons alors ? demanda Rosi.
– Presque ! Mais ils n’ont pas raclé le bois pourri avec leurs dents et mâché la pulpe comme des chewing-gum ! En Chine, ils ont remarqué le travail des guêpes cartonnières, cousines du frelon, dès le 2e siècle et s’en sont inspirés pour fabriquer les premières pâtes à papier avec des fibres végétales broyées. En France, il a fallu attendre plus longtemps, car on s’est contenté pendant des lustres du papier fabriqué avec des chiffons, mais il était de si mauvaise qualité ! Réaumur, un grand physicien du 18ème siècle, avait remarqué lui aussi le travail de certaines guêpes. Je garde en mémoire tout ce que les hommes ont écrit ; si vous voulez, je peux vous réciter quelques mots de la lettre de Réaumur à l’Académie française de sciences en 1719 où il parle de sa découverte ?
Couspeau ne tenait plus en place, on aurait dit que sa calotte allait s’embraser :
– Mais oui, mais bien sûr ! Allez-y, nous sommes tout ouïe !
– Réaumur est l’un des premiers grands entomologistes français ; alors que ses compatriotes avaient jusque-là sous-estimé l’étude des insectes, il a prononcé ses mots qui ont surpris toute l’assemblée : « Les guêpes américaines fabriquent, pour construire leur nid, du papier très fin. Elles nous enseignent donc comment le papier peut être fabriqué à partir des fibres de plantes, sans utiliser chiffons ou tissus. Si nous disposions de fibres semblables à celles que les guêpes américaines utilisent pour fabriquer leur papier, nous pourrions produire le plus blanc des papiers. »
– Et Réaumur a réussi à fabriquer du papier comme les guêpes ? demanda Mano.
– Non, il a fallu ensuite attendre plus d’un siècle pour que F-G Keller invente un procédé fiable de fabrication. Les humains mettent parfois longtemps à trouver, mais quand ils arrivent au résultat, c’est fantastique ! Sans ce papier de qualité, je n’aurais pas pu travailler dans d’aussi bonnes conditions, c’est certain.
Elle tendit le cou vers l’essaim qui bourdonnait au-dessus d’elle.
– Mais ces frelons sont particuliers, car ils surgissent des gorges nouées; en plus de fabriquer de la pâte à papier comme tous les autres, ils écrivent dessus avec leur dard les paroles bloquées qu’ils sentent vibrer au fond des gorges. J’aimerais calmer ces frelons pour qu’ils puissent enfin se mettre à écrire…
Thémis regarda tristement ses moignons :
– Malheureusement, je ne le peux plus moi-même. J’ai été piétinée, tout comme ces têtes infortunées ; moi, ils ne m’ont pas décapitée, mais ils m’ont arraché les bras ! Et ils m’ont volé ma balance et mon épée sans vergogne !
– Qui ça ils ? demanda Rosi en agitant ses longues antennes bleues.
– Ceux qui se croient tout permis. Ceux qui s’approprient ce qui appartient à tous, ceux qui prennent sans cesse, sans jamais rendre. Ils ont la tête très dure et les dents longues, je dois être très forte pour m’imposer face à eux.
Mano regarda la racine du lambeau qui s’enfonçait profondément dans la terre entre les griffes acérées du dragon ; quelle puissance ce lambeau dégageait !
Thémis tourna la tête à gauche puis à droite, comme pour mieux entendre la foule des têtes de dragon s’agiter autour d’elle; elle se densifiait régulièrement à chaque nouvelle décapitation.
– Je me renforce à mesure qu’elles deviennent plus nombreuses ; dans le monde des humains, on les surnomme « les 99 % ». Elles sont très nombreuses, mais elles ne se sont pas encore rassemblées pour parler d’une même voix, et je ne peux rien faire pour elles sans cela !
Peu de temps après, les animaux coupèrent la racine du lambeau ; comme tous les lambeaux libérés, il détala aussitôt pour s’ébrouer avec bonheur dans son nouvel espace de liberté. Le dragon élut bien vite domicile dans la prairie Sérupine, où coulait la Vèbre, la rivière du Synclinal. Plus les semaines passèrent, et plus le lambeau semblait s’apaiser. Les animaux entendaient souvent le rire cristallin de Thémis quand la bête courait de son pas lourd entre les herbes hautes. Les multiples têtes les broutaient goulûment, et ne semblaient plus en proie aux menaces de décapitation ; elles ne pensaient même plus à cracher de nouveaux frelons ; l’essaim, toujours à proximité du lambeau, commençait à se disperser un peu sur les corolles de boutons d’or et les ombelles blanches des grandes berces. Les frelons s’éloignèrent de plus en plus loin, et firent bientôt de véritables expéditions au cœur de la forêt en quête de bois pourri.
Un jour, Thémis héla Mano qu’elle avait aperçu au faîte d’un arbre en train de décortiquer une noix.
– Mano, viens voir ! Les frelons ont presque terminé leur nid, de la plus pure pâte à papier !
L’écureuil dévala le tronc et bondit jusqu’au dragon ; quelques cinq cent têtes broutaient paisiblement, à proximité d’un gros nid de frelons en forme de montgolfière ; il avait de très belles teintes marbrées, caramel, vanille, café et chocolat. Une nuée de frelons s’activaient autour, allant et venant avec, coincée entre leurs mandibules, des boulettes de pâte compacte.
– Je vais chercher Couspeau, depuis le temps qu’il attend ce moment ! cria l’écureuil avant de détaler.
Cinq minutes plus tard, le pic fit un atterrissage en trombes près du dragon ; certains têtes surprises se relevèrent en soufflant, l’air menaçant.
– Quelle belle œuvre mes amis ! Une sphère par-fai-te ! s’exclama Couspeau en claquant du bec pour féliciter les frelons. Je me suis renseigné auprès d’un oiseau migrateur venu se reposer sur mon hêtre ; il connaissait bien les frelons de son pays et m’a appris que leurs nids étaient fait avec l’art de l’isolation le plus poussé qui soit : 30 degrés en permanence et pas le moindre courant d’air !
– Quand elle est toute seule, la pauvre Reine des frelons met plus d’un mois à construire son nid, mais là, avec deux cents ouvrières, ça a été fait en deux semaines ! continua Thémis.
– Et comment fais-tu pour lire ce qu’ils ont écrit ensuite ? demanda Mano.
– Au bout d’un moment, le nid devient trop petit pour la colonie et elle le délaisse pour en reconstruire un plus spacieux. Alors, j’ouvre délicatement ses parois et je découvre les paroles gravées !
Deux mois plus tard, Thémis appela les animaux ; les frelons avaient enfin déserté leur premier nid. Parmi toutes les pattes des animaux présents, celles de l’écureuil, avec ses doigts agiles, étaient les plus adaptées pour ouvrir le nid sans l’abîmer. Mano s’avança cérémonieusement au centre du cercle des animaux, face au dragon ; il creusa une mince entaille avec sa griffe dans la longueur du nid, puis l’ouvrit délicatement comme s’il déroulait un parchemin. Thémis retenait son souffle, et les têtes, étrangement calmes, se tenaient bien hautes, comme si elles écoutaient. L’écureuil s’assit confortablement sur sa queue enroulée et commença à déchiffrer les mots gravés par les centaines de dards :
Ce soir, encore fait les poubelles, trouvé deux sandwichs entamés et une canette. Demain, à Athènes pour toucher ma retraite, une misère après 40 ans à 40 heures par semaine ! Pendant qu’y en a d’autres qui exilent leurs milliards aux Bahamas avec la bénédiction des ces voyous qui sont censés nous représenter ! Ceux-là, ils ne savent pas ce que c’est que de devoir lécher les restes de ketchup sur un sachet sorti d’une poubelle pour tromper leur faim !!
Hier, on était 100 000 devant le palacio real ; à l’intérieur à pérorer, les 1% qui nous piétinent, chefs d’Etat, Banques et grandes entreprises, main dans la main pour continuer la « cure d’austérité » – pour eux, la cure thalasso dans les Caraïbes, et pour nous l’austérité !
Nouvelle rage de dents à pleurer, mais je les serre -), faut penser au crédit des études à rembourser. Mais pourquoi doit-on payer la culture si chère ?!
MEPRIS ; placardisée, ils n’attendent qu’une chose : que je démissionne avant de leur clamser dans les pattes ! Ils vont bientôt prévoir dès la prise de poste un papier à nous faire signer déplorant toute responsabilité en cas de suicide. Bienvenus dans notre société de respect et de solidarité !
Pas encore eu assez de temps pour finir mon scénario ; ce sale boulot à 1 euros (du « bénévolat obligatoire » comme ils disent !) me prend 30 précieuses heures par semaine, tout ça pour pouvoir continuer à toucher mes alloc’ – sans lesquelles, je ferais les poubelles et dormirais sous les ponts. Mais des fois, je me dis « et pourquoi pas ? »… Si j’ai plus de temps pour faire ce qui me rend heureux ? Ils trouvent ça superflue l’art, la création ? Ce qui est plus que superflue, mais NUISIBLE, c’est leurs activités spéculatives qui détruisent (liens sociaux, confiance, environnement, et j’en passe) pour faire leur blé ! Moi, je ne leur demande même pas de faire 30 heures de bénévolat dans une maison de retraite, mais juste d’arrêter de nuire, de ne rien faire, STOP, ARRETEZ LA CASSE !
La santé de tante Aminata ne s’améliore pas, hier évanouie devant la case. Les médecins de la Croix-Rouge disent qu’elle doit mieux manger, mais depuis qu’oncle Brahima a vendu ses terres à la Sofiproteol, wari bana ! C’est des cultures de jatropha maintenant, pas pour faire le savon et l’huile pour les lampes comme nos grands-parents, mais pour les voitures d’Europe. Le village ne produit plus de mil ni de sorgho, les gens vont acheter au grand marché de Bamako les céréales venues par bateaux. Hier, j’ai revendu du tissu, pas assez pour acheter un sac de riz pour tante Aminata. Le prix a doublé, c’est vraiment trop cher maintenant !
Tout perdu, travail, toit, santé… Pourquoi ? parce que certains ont le droit de détraquer l’économie en spéculant. Et eux ne subissent rien dans conséquences de leurs jeux assassins. Je pense parfois à me supprimer, mais j’ai trop la rage pour partir avant que Justice soit faite !
Mano commençait à ne plus voir bien clair ; il y avait encore des centaines de phrases, et la nuit tombait déjà. L’écureuil releva la tête pour regarder Thémis ; il vit deux larmes s’échapper de son bandeau; autour d’elles, les têtes étaient toujours hautes et immobiles, et leurs pupilles jaunes brillaient intensément dans la pénombre. Les animaux s’empressèrent d’allumer un grand feu de bois et, à tour de rôle, ils continuèrent à lire les phrases jusqu’à l’aube, jusqu’à ce que la dernière parole gravée soit dite. Quand le soleil apparut au-dessus les Trois Becs, le lambeau était enfin prêt à retourner dans le monde des humains.
Adage :
Les entendez-vous ? Leur rumeur grossit jour après jour, un peu partout ; leur colère légitime s’apprête à parler d’une seule voix !
L’Hydre de la rage par Elina Batam, janvier 2013.