Morales des fables de : Adine Joliveau
Si nous voulons qu’on croie à notre habileté,
Ne disputons jamais de goût ni de beauté.
La Statue de Vénus.
Aimer ce qui nous nuit,est souvent notre usage.
Les Fleurs.
Critiquant le défaut qui nous est opposé,
Nous pensons en effet justifier le nôtre:
Par l’avare un prodigue est traité d’insensé,
A son tour celui-ci ridiculise l’autre.
La Girafe et le Pélandor.
De consulter chacun ayez la complaisance;
Il vous conseillera toujours selon son goût!
L’un pourra tout blâmer, l’autre approuvera tout;
Et gare les chardons offerts par l’ignorance.
Le Rossignol, le Sansonnet…
Craignez-vous d’un amant les dangereux attraits,
Gardez-vous de le peindre en monstre abominable:
Peut-on le reconnaître, hélas! dans vos portraits,
L’amour en fait toujours l’objet le plus aimable.
La Poule et la poulette.
Se corriger souvent, c’est changer de folie.
Les Fleurs.
L’esprit ne suffit pas: l’âme sait toucher l’âme.
Et rend disert un ignorant.
Le Triomphe du sentiment.
Le seul ami fidèle inspire un sentiment.
La Fleur sensible et le Papillon.
Pourrait-il voir jamais la vérité.
Le malheureux à la goutte sereine.
Madame Joliveau – la Goutte sereine.
Le trop d’avidité cause notre ruine.
Le Brochet et la Carpe.
Tout courtisan aime faire sa cour,
Par intérêt bien plus que par amour.
Le Mort vivant.
La plus attrayante beauté
Doit moins à l’art qu’à la nature.
Le Jardin artificiel et le Jardin naturel.
Qui fait le bien d’un autre a déjà fait le sien
Les Intérêts payés d’avance.
Nous méprisons les biens solides,
Et des faux nous sommes avides.
L’Enfant et le Tableau.
Je blâme un bienfaiteur dont l’âme mercenaire
Veut mettre un prix à son bienfait.
Les Comptes faux.
Bonheur trop vif dure si peu de temps!
Les Fleurs.
Qui prétend redresser un ami qui s’égare
Doit être exempt au moins de broncher en chemin.
Le Renard et la Martre.
Avant tout remplissons les devoirs d’une mère.
Les deux Poulettes et la Poule.
C’est du destin que naît le plaisir, la souffrance.
Le Cheval et l’Âne.
Le châtiment atteint à l’improviste
Le fourbe qu’il suit à la piste.
L’Innocence reconnue.
… Chacun, pour soi toujours plein d’indulgence,
Ennoblit ses défauts acquis ou naturels.
Les Défauts justifiés.
Qui veut voler trop haut accélère sa chute.
Le Cerf-volant.
Sensibles coeurs sont souvent imprudens!
Lla Serine.
- Maximes de Madame Adine Joliveau