Si nous voulons qu’on croie à notre habileté,
Ne disputons jamais de goût ni de beauté.
Madame Joliveau – la Statue de Vénus.
Aimer ce qui nous nuit,est souvent notre usage.
Madame Joliveau – les Fleurs.
Critiquant le défaut qui nous est opposé,
Nous pensons en effet justifier le nôtre:
Par l’avare un prodigue est traité d’insensé,
A son tour celui-ci ridiculise l’autre.
Madame Joliveau – la Girafe et le Pélandor.
De consulter chacun ayez la complaisance;
Il vous conseillera toujours selon son goût!
L’un pourra tout blâmer, l’autre approuvera tout;
Et gare les chardons offerts par l’ignorance.
Madame Joliveau – le Rossignol, le Sansonnet…
Craignez-vous d’un amant les dangereux attraits,
Gardez-vous de le peindre en monstre abominable:
Peut-on le reconnaître, hélas! dans vos portraits,
L’amour en fait toujours l’objet le plus aimable.
Madame Joliveau – la Poule et la poulette.
Se corriger souvent, c’est changer de folie.
Madame Joliveau – les Fleurs.
L’esprit ne suffit pas: l’âme sait toucher l’âme.
Et rend disert un ignorant.
Madame Joliveau – le Triomphe du sentiment.
Le seul ami fidèle inspire un sentiment.
Madame Joliveau – la Fleur sensible et le Papillon.
Pourrait-il voir jamais la vérité.
Le malheureux à la goutte sereine.
Madame Joliveau – la Goutte sereine.
Le trop d’avidité cause notre ruine.
Madame Joliveau – le Brochet et la Carpe.
Tout courtisan aime faire sa cour,
Par intérêt bien plus que par amour.
Madame Joliveau – le Mort vivant.
La plus attrayante beauté
Doit moins à l’art qu’à la nature.
Madame Joliveau – le Jardin artificiel et le Jardin naturel.
Qui fait le bien d’un autre a déjà fait le sien
Madame Joliveau – _les Intérêts payés d’avance.
Nous méprisons les biens solides,
Et des faux nous sommes avides.
Madame Joliveau – l’Enfant et le Tableau.
Je blâme un bienfaiteur dont l’âme mercenaire
Veut mettre un prix à son bienfait.
Madame Joliveau – les Comptes faux.
Bonheur trop vif dure si peu de temps!
Madame Joliveau – les Fleurs.
Qui prétend redresser un ami qui s’égare
Doit être exempt au moins de broncher en chemin.
Madame Joliveau – le Renard et la Martre.
Avant tout remplissons les devoirs d’une mère.
Madame Joliveau – les deux Poulettes et la Poule.
C’est du destin que naît le plaisir, la souffrance.
Madame Joliveau – le Cheval et l’Âne.
Le châtiment atteint à l’improviste
Le fourbe qu’il suit à la piste.
Madame Joliveau – l’Innocence reconnue.
… Chacun, pour soi toujours plein d’indulgence,
Ennoblit ses défauts acquis ou naturels.
Madame Joliveau – les Défauts justifiés.
Qui veut voler trop haut accélère sa chute.
Madame Joliveau – le Cerf-volant.
Sensibles coeurs sont souvent imprudens!
Madame Joliveau – la Serine.
- Maximes de Madame Joliveau