Pierre Lachambaudie, est né à Montignac, petite ville du département de la Dordogne, le 16 décembre 1807, d’un père ancien officier et percepteur des contributions; il fit ses premières études dans le pensionnat de sa localité et ensuite sa philosophie au séminaire de Sarlat. Ses humanités terminées, il débuta comme tant de jeunes gens dont plusieurs sont aujourd’hui de hauts personnages, par se faire maître d’études, humble fonction qu’il exerça jusqu’en 1828 et dont il se délassait dans le commerce des Muses; car dès l’âge de dix ans la vocation poétique s’était manifestée chez lui par la composition d’une fable.
Il se fixa à Paris en 1833, et y publia en 1839 son premier recueil de fables. D’abord méconnu, il a fini par être placé, sans contestation, à la tête des fabulistes modernes. Ses fables, dont l’idée est toujours si ingénieuse et l’exécution si achevée, ont été couronnées deux fois par l’Académie, et neuf éditions successives sont loin d’en avoir épuisé la vogue. La dernière a paru chez Pagnerre, en 1851.
” On a publié une nouvelle édition des Fables de M. Pierre Lachambaudie. Le livre est l’œuvre d’un homme de bon sens, ce bon sens, naïvement spirituel, qui représente une des richesses du génie français. M. Lachambaudie a tour à tour étudié la Fontaine et Béranger. On pourrait lui recommander, tout en lui tenant compte de ses rares qualités, d’avoir un peu plus de ferveur pour le culte de la forme. Non pas qu’il faille tourmenter sa manière, qui prend surtout son charme dans la simplicité; mais en poésie, il faut savoir être simple avec art. Il n’y a que Les belles filles de dix-sept ans, qui aient le droit d’être simples et sans art, M. Lachambaudie est bien placé dans la vie pour faire des fables, il est pauvre et porte noblement sa pauvreté comme un philosophe curieux de la comédie humaine, qui n’envie pas les habits brodés de tous ceux qui s’enchaînent dans leurs vanités. M. Lachambaudie a été encouragé par l’Institut et par la presse, comme un des petits-fils de la Fontaine. Qu’il persiste dans le petit chemin qu’il s’est frayé à travers les épines de la publicité, on le suivra constamment pour écouter les jolis contes de sa chère compagne l’apologue. …”
* L’artiste: Journal de littérature et des Beaux-arts – 1832 (Notices sur Pierre Lachambaudie)
“Notices sur Pierre Lachambaudie”
- Pierre Lachambeaudie – 1806 – 1872