Vocabulaire dans la fable:
PATE-PELU, s. m. Fourbe, hypocrite.
Deux francs pate-pelus, qui, des frais du voyage.
Croquant mainte volaille, escroquant maint fromage,
S’indemnisoient à qui mieux mieux.
Liv. IX, fab. 14.
Selon Furetière, le mot pate-pelu doit son origine à la fable du loup, qui montre à l’agneau, par dessous la porte, une patte de brebis.
— Selon d’autres, c’estvune allusion à la ruse de Jacob, qui, pour tromper Isaac, aveugle, en se faisant passer pour Ésaü, se couvrit les mains d’une peau de chevreau. Cette dernière origine est assez vraisemblable; toutefois, il serait possible que par ce mot familier pate-pelu, on eût voulu peindre un chat hypocrite, qui, pour tromper celui qu’il veut égratigner, renferme ses gritfes sous la peau de sa patte et fait, comme on dit vulgairement, patte de velours. On dit en italien, dans un sens à peu près semblable : pietà ou carità pelosa, en parlant des hommes qui ne pensent qu’à leurs intérêts, tout en se couvrant du voile de la piété, de la charité. Voy. Vocabol. delia Crusca, au mot Peloso. Consultez Leduchat, Notes sur Rabelais, liv. IV, prologue.— Quitard, Dict. des Prov., p. 586, etc.
“Pate-pelu, fourbe et hypocrite”
(Théodore Lorin, 1852)