A. L. Ledrut, né vers 17??…
La vérité au roi en deux fables, ou le danger d’une excessive clémence, démontre dans les deux fables de Phèdre suivantes: L’homme mordu pas un chien, et l’homme et la belette. – Paris, Delaunay & Dentu 1815.
FABLES:
Préface (extraits) :
Un jour donc fatigué de constitutions, ou plutôt de tous ces systèmes désorganisateur que l’on cherche, depuis plus de vingt-cinq ans , à substituer à l’antique monarchie, j’ouvre un de mes livres favoris, c’était Phèdre, et je tombe à la fable de l’Homme mordu par un chien. J’y trouve un rapprochement si frappant avec la conduite tenue par le Roi l’année dernière, et qui a si mal réussi à sa bonté paternelle, que je ne puis m’empêcher de m’écrier :
Grâces te soient rendues, sage et profond écrivain ! tu ouvres les yeux au monarque sur les devoirs qu’il a à remplir dans les circonstances actuelles. Ton apologue doit épargner à nos princes une démarche fausse et inconsidérée. Le caractère distinctif des Bourbons est , la bonté, la clémence, la générosité. Mais, sans parler du noir forfait qui a enlevé à notre amour le meilleur des Rois, les crimes récents qui ont coûté la vie en quelques semaines à trois cent mille hommes , et allumé dans toute la France le feu terrible des discordes civiles, doivent être pour ces princes une leçon salutaire : et si leur magnanimité dédaigne de tirer vengeance des attentats les plus noirs et de l’audace la plus inouïe, que du moins les assassins d’un monarque vertueux et chéri, et les perfides agitateurs de la patrie, ne trouvent pas dans la clémence du Roi, au milieu des malheurs et des dangers qui nous environnent, la récompense de leurs forfaits ! Quel encouragement ce serait laisser à ceux qui, après eux, seraient tenté de les imiter!
… En conséquence, fort de la pureté de mes intentions , plutôt que rassuré par mes faibles talents, j’ai traduit, en méchants vers français, les deux jolies fables susnommées, qui méritaient d’être mises dans notre langue par les coryphées de l’apologue français, les Lamotte, les Florian, les Lafontaine, plutôt que par un avorton du Parnasse, qui n’est soutenu dans son entreprise téméraire que par son zèle pour son Roi, son amour pour sa malheureuse patrie, et peut-être aussi par l’indignation qu’excitent dans son âme les machinations perfides des malheureux qu’il a voulu signaler dans ces deux apologues.
Facit indignatio versum