Apes in alta fecerant quercu fauos.
Hos fuci inertes esse dicebant suos.
Lis ad forum deducta est, vespa judice;
Quæ, genus utrumque nosset cum pulcherrime,
Legem duabus hanc proposuit partibus:
Non inconueniens corpus et par est color,
In dubium plane res ut merito venerit.
Sed, ne religio peccet inprudens mea,
Alvos accipite et ceris opus infundite,
Ut ex sapore mellis et forma favi,
De quis nunc agitur, auctor horum appareat.
Fuci recusant, apibus condicio placet.
Tunc illa talem rettulit sententiam:
Apertum est quis non possit et quis fecerit.
Quapropter apibus fructum restituo suum.
Hanc præterissem fabulam silentio,
Si pactam fuci non recusassent fidem.
Les Abeilles et les Bourdons joués par la Guêpe
Des abeilles avaient déposé leurs rayons sur le haut d’un chêne; de paresseux Bourdons les réclamaient comme étant à eux. Ce débat fut porté eu justice, par-devant la Guêpe pour juge; et comme elle connaissait parfaitement chaque partie, elle leur proposa cet arrangement : « Vous vous ressemblez assez, leur dit-elle, de corps et de couleur, le doute en cette affaire est donc permis. Mais, pour que ma religion ne soit point surprise dans ce jugement, travaillez, remplissez de miel vos alvéoles de cire sa saveur et la forme des rayons décideront qui a fait ceux-ci. » Les Bourdons refusent l’épreuve; les Abeilles l’acceptent avec joie. Alors la Guêpe prononça cette sentence : « On voit assez l’incapacité des uns et le savoir-faire des autres; je restitue donc aux Abeilles le fruit de leur travail. »
J’aurais passé cette fable sous silence, si les Bourdons n’avaient refusé de tenir la foi promise. (Apes et Fuci, Vespa judice)