de grue et pavone
Thre!ciam uolucrem fertur Iunonius ales
Communi sociam conteruisse cibo;
Namque inter uarias fuerat discordia formas,
Magnaque de facili iurgia lite trahunt,
Quod sibi multimodo fulgerent membra decore,
Caeruleam facerent liuida terga gruem;
Et simul erectae circumdans tegmina caudae,
Sparserat archamum sursus in astra iubar.
Illa licet nullo pennarum certet honore,
His tamen insultans uocibus usa datur:
Quamuis innumerus plumas uariauerit ordo,
Mersus humi semper florida terga geris:
Ast ego deformi sublimis in aera penna,
Proxima sideribus numinibusque feror.
La Grue et le Paon
L’oiseau de Junon se prit de querelle, dit-on, avec la grue, habitante de la Thrace, qui partageait son repas. Leur désaccord était né de la différence de leurs beautés et voilà que d’une discussion d’abord amicale elles passent à une violente altercation. Le corps du paon, disait-il lui-même, brille de mille nuances magnifiques, tandis que son dos plombé fait paraître la grue toute bleuâtre. En même temps, relevant et étalant les grandes plumes qui revêtent sa queue, il avait fait rayonner jusqu’aux astres l’éclat de son plumage déployé en forme d’arc. La grue, bien qu’incapable de lutter contre lui par la beauté de ses plumes, put cependant, dit-on, lui adresser ces paroles humiliantes : « Si variées que soient les nuances et les dispositions de tes plumes, tu traînes toujours dans la boue cette queue ornée de fleurs, tandis que moi, avec mes vilaines ailes, je m’élève dans les airs jusqu’au voisinage des étoiles et des dieux.