de ollis
Eripiens geminas ripis cedentibus ollas
Insanis pariter flumen agebat aquis.
Sed diversa duas ars et natura creavit:
Aere prior fusa est, altera ficta luto.
Dispar erat fragili et solido [sic] concordia motus,
Incertumque vagus amnis habebat iter.
Ne tamen allisam confringeret, aerea testa
Iurabat solitam longius ire viam.
Illa timens ne quid levibus graviora nocerent,
Et quia nulla brevi est cum meliore fides,
Quamvis securam verbis me feceris, inquit,
Non timor ex animo decutiendus erit.
Nam me sive tibi seu te mihi conferat unda,
Semper ero ambobus subdita sola malis.
Le pot d’airain et le pot de terre
Un fleuve, enlevant deux pots sur ses rives écroulées, les emportait en même temps dans ses flots déchaînés. Mais ils avaient été produits par des arts différents et faits d’éléments dissemblables, l’un coulé en bronze, l’autre façonné avec de la terre. Il n’y avait qu’un accord imparfait entre les mouvements du pot fragile et ceux du pot solide et d’ailleurs le fleuve débordé coulait à l’aventure. Le pot d’airain cependant, pour ne pas risquer de heurter et de briser le pot de terre, lui promettait avec des serments de tenir une route à l’écart de la sienne; mais l’autre, craignant le danger que la force fait courir à la faiblesse et sachant que pour les petits il n’y a pas de sûreté dans la compagnie des grands : « Quelque rassurantes que soient pour moi tes paroles, dit-il, jamais la crainte ne doit être chassée de mon esprit. Car, que l’eau me pousse contre toi ou te pousse contre moi, dans les deux cas c’est toujours moi qui serai brisé, et moi seul. »