Distinctus maculis et pulchro pectore, pardus
Inter consimiles ibat inire feras;
Sed quia nulla graves variarent terga leones,
Protinus his miserum credidit esse genus.
Cetera sordenti damnans animalia vultu
Solus in exemplum nobilitatis erat.
Hunc arguta novo gaudentem vulpis amictu
Corripit, et vanas approbat esse notas:
Vade, ait, et pictae nimium confide iuventae,
Dum mihi consilium pulchrius esse queat,
Miremurque magis quos munera mentis adornant,
Quam qui corporeis enituere bonis.
Le Renard et le Léopard
Un beau léopard tout moucheté évitait la fréquentation des autres bêtes sauvages. Les lions si imposants n’ayant pas le dos marqueté, il les prit tout de suite pour une espèce misérable. Il critiquait tous les autres animaux avec un air de mépris et se croyait l’unique modèle de la noblesse. Tandis qu’il se complaît dans l’admiration de sa robe singulière, un renard plein de finesse l’apostrophe et lui démontre l’insignifiance de ces marques. « Va, lui dit-il, et mets une confiance sans mesure dans ces belles couleurs de la jeunesse : laisse-moi penser que mon habileté est une beauté supérieure. J’admire plus ceux qui se distinguent par les qualités de l’esprit que ceux qui ne brillent que par des avantages physiques.»