de rana et vulpe
Edita gurgitibus olimque immersa profundo
Et luteis tantum semper amica vadis,
Ad superos colles herbosaque prata recurrens
Mulcebat miseras turgida rana feras,
Callida quod posset gravibus succurrere morbis
Et vitam ingenio continuare suo;
Nec se Paeonio iactat cessisse magistro.
Quamvis perpetuos curet in orbe deos.
Tunc vulpes pecudum ridens astuta quietem
Verborum vacuam prodidit esse fidem:
Haec dabit aegrotis, inquit, medicamina membris,
Pallida caeruleus cui notat ora color?
La Grenouille et le Renard
Née dans les profondeurs des marais, plongée dans la vase et ne se plaisant jusque-là que dans la boue des bas-fonds, une grenouille orgueilleuse gagna le sommet des collines et les prairies herbeuses : elle charmait les animaux malheureux en se disant capable de guérir, grâce à son expérience, les maladies graves et de prolonger la vie par son savoir. Elle se vantait de n’être pas inférieure au maître Péon, quoiqu’il soigne dans le ciel les dieux immortels. Alors un renard malin, riant de la patience des animaux, leur fit voir toute la vanité de ses promesses : « Est-ce bien celle-ci, dit-il, qui donnera des remèdes pour des membres malades, avec cette face pâle et marquée de bleu? »