de rustico et iuvenco
Vincla recusanti dedignantique iuvenco
Aspera mordaci subdere colla iugo,
Rusticus, obliqua succidens cornua falce,
Credidit insanum defremuisse pecus,
Cautus et immenso cervicem innectit aratro:
Namque erat hic cornu promptior atque pede,
Scilicet ut longus prohiberet verbera themo,
Neve ictus faciles ungula saeva daret.
Sed postquam irato detractans vincula collo
Inmeritam vacua calce fatigat humum,
Continuo eversam pedibus dispergit harenam,
Quam ferus in domini ora sequentis agat.
Tunc sic informi squalentes pulvere crines
Discutiens, imo pectore victus, ait:
Nimirum exemplum naturae deerat iniquae,
Qua fieri possit cum ratione nocens.
Le Paysan et le jeune Taureau
Comme un jeune taureau ne supportait aucun lien et s’indignait de soumettre son cou indompté au joug qui blesse, un paysan lui coupa les cornes avec sa serpe recourbée, s’imaginant que la fougue de l’animal se serait ainsi apaisée. Puis, non sans précautions, sur son cou, il attache une énorme charrue (car la bête était par trop portée à frapper de la corne et du pied) : c’était évidemment pour que le long timon fît obstacle à ses ruades et que son sabot cruel ne pût porter facilement des coups. Mais le taureau rejette avec colère son collier et de son pied libre d’entraves il creuse la terre qui n’en peut mais, fait voler sans arrêt la poussière qu’il détache du sol et la lance brutalement au visage de son maître qui le suit. Alors le paysan en secouant la poussière affreuse qui souille ses cheveux, se sentant en lui-même vaincu, dit : « Certes je n’avais jamais vu encore une nature violente capable de surpasser en méchanceté un être malfaisant doué de raison.»