Super juvencum stabat deiectum leo.
Prædator intervenit, partem postulans.
Darem inquit nisi soleres per te sumere;
Et improbum reiecit. forte innoxius
Viator est deductus in eundem locum,
Feroque viso rettulit retro pedem.
Cui placidus ille Non est quod timeas ait,
Et quæ debetur pars tuæ modestiæ
Audacter tolle. tunc diviso tergore
Silvas petivit, homini ut accessum daret.
Exemplum egregium prorsus et laudabile;
Verum est aviditas dives et pauper pudor.
Le jeune Taureau, le Lion et le Braconnier
Un Lion tenait sous ses griffes un jeune Taureau terrassé. Un Braconnier survint, qui réclame une part. Le lion lui dit : « Je te la donnerais, si tu n’avais l’habitude de prendre; » et il repoussa ainsi le coquin. Le hasard conduisit au même endroit un paisible voyageur, qui, à la vue du fier animal, recula et voulut fuir. Le Lion lui dit avec douceur : « Ne crains rien, et prends hardiment la part due à ta modération. » Il partage alors la proie, et, pour laisser approcher le voyageur, se retire dans la forêt.
Admirable exemple et digne d’éloges! Et cependant l’avidité s’enrichit, et la modération reste pauvre. (Juvencu Leo et praedator)