Sabir de Kaddour
Contes et Fables – La Cigale y la Formi
Fable imitée de La Fontaine ” La Cigale et la Fourmi”
J’y conni one cigale qui tojor y rigole
Y chante, y fir la noce, y rire comme one folle,.
Y s’amouse comme y faut
Tot l’temps y fi chaud.
Ma, voilà, qui fi froid !!!
– Bor blorer t’y en a le droit –
Ma, t’a riann por bouffer, .
Bar force ti va criver. _
Y marchi bor la rote .
Y trovi one formi
Qui porti bon cascrote.
Y loui dit : ” Mon zami,
” Fir blizir bor priter
One p’tit po di couscousse
Bor qui ji soui manger
Josqu’à c’qui l’hirb’ y pousse.
J’y paye, barol d’onnor
L’arjany l’antiri, pas bizoann d’avoir por.»
La formi, kif youdi,
L’argeann y prite pas.- « Quis ti fir, y loui di,
Quand di froid y ana pas ?
– Le jour, ji chanti bor blizir,
La noui j’y sui dormir.
– Ti chanti ? Bor moi ji pense
Qui millor qui ti danse. »
Morale
Li jouif y couni pas quisqui cit la mousique
Millor di bons douros, afic bon magasin
Qu’one tam-tam manific
Qui l’embite li voisin.
La Cigale et la Fourmi, de Jean de La Fontaine
La cigale , ayant chanté
Tout l’été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue.
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau
Elle alla crier famine
Chez la fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu’à la saison nouvelle
«Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l’oût , foi d’animal,
Intérêt et principal .»
La fourmi n’est pas prêteuse ;
C’est là son moindre défaut.
«Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
– Vous chantiez ? j’en suis fort aise.
Eh bien : dansez maintenant.»