Une coquette en un parterre
Voyant un petit ver qui se traînait par terre:
— Oh ! fit-elle, petite horreur,
Mon pied va t’écraser ; mais non, c’est trop d’honneur.
— Tout doux, répondit-il, la belle,
Il est vrai, je suis laid de jour.
Mais, quand le soir est de retour,
Je brille comme une étincelle,
Ainsi que mainte demoiselle.
Mais au moins ma beauté dure toute la nuit,
Tandis qu’elle, bonsoir ! quand arrive minuit,
Les hommes l’appellent divine
Grâces aux pots de fard comme à la crinoline..,
Et craignant d’en avoir trop dit,
Dans le trou d’un vieux mur, l’insolent se blottit.
“La Coquette et le Ver luisant”