La Morale de La Fontaine : Ce que l’on peut dire de bien :
Que penser de la « morale » proprement dite des fables de La Fontaine ? On n’est pas encore arrivé à se mettre d’accord sur ce point. Les uns ont attaqué les Fables avec indignation ; les autres les ont soutenues presque avec enthousiasme. Les uns comme les autres avaient raison.
La Fontaine — et c’est là le caractère fondamental de sa physionomie — fut l’homme le plus « divers » qu’on puisse imaginer. Lui-même s’était surnommé : Polyphile, celui qui aime tout, qui s’ intéresse à tout. Lui-même appela son œuvre :
Une ample comédie à cent actes divers. Et dont la scène est l’univers.
Poète, il répudia la métaphysique pour les sciences exactes. Savant, il crut en Dieu et en la religion chrétienne. Chrétien, il attaqua le clergé. Artiste, il employa toutes les sortes de rimes ;riches, pauvres, suffisantes, etc. ; il entremêla toutes les espèces et toutes les coupes de vers. Je crains bien que, moraliste, il n’ait entremêlé toutes les espèces de morales.
Il lui est arrivé de soutenir, en une de ses fables, et ou il venait d’attaquer en la fable précédente.
Son œuvre, faite de pièces courtes, indépendantes les unes des autres, renfermant chacune un sens complet, son œuvre est chaotique. Elle justifie également et ses admirateurs et ses détracteurs. Pour la morale particulier, on peut dire beaucoup de bien ou beaucoup de mal : Il suffit de choisir ses exemples. Les deux thèses se soutiennent que les fables de La Fontaine sont morales ou immorales.
- Charles Bourcier – (La Chimère*, 15 février 1909).
Écrivains morts pour la France, Charles Bourcier, 1882-1814.
« Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie
Ont droit qu’à leur tombeau la foule vienne et prie »
Victor Hugo
…En 1913, il se marie, dans l’Aisne. En juillet 1914, sa fillette meurt, le 13 août 1914, il rejoint le 153e d’Infanterie, à Fontainebleau. Sa vie littéraire est achevée. Sa vie matérielle est finie.
…Le 25 septembre 1914, son régiment attaque, en ligne déployée, la Chavatte dans la Somme, La 12e Compagnie, dont il est, serre trop sur le centre, qui marche sur le parc du château, où est l’ennemi. Un ordre judicieux du capitaine est mal exécuté. Un flottement se produit. Des hommes tombent. La Chavatte et son château sont pris, à la baïonnette. Mais 200 Français, au moins, sont tués. Charles Bourcier a disparu.
Le 153e a combattu trois jours encore à la Chavatte contre-attaquée…. Le décès de Bourcier Charles-Pierre a été fixé au 28 septembre 1914.
Chartèves, où Charles se fiança, Mont-Saint-Père où il se maria, Chavatte où il mourut, sont effacés de la terre. Seuls, gardent son souvenir son fils posthume, sa veuve, sa mère, ses ses amis et son œuvre.
Ma conscience s’est enrichie pendant trente ans près de mon frère.
(Paris, jour des Morts 1921).
Emmanuel Bourcier, (frère)