Certaine ménagère, à la recherche sûre,
Un jour croit reconnaître à quelque égratignure
Qu’une souris a mis la dent
Sur un morceau de lard en son fournil pendant.
— Ah! ah! la belle délicate,
Il paraît qu’il vous faut du lard pour vos repas!
C’est très-bien, ne vous gênez pas;
Mais je vous enverrai ma chatte,
Qui vous fera sentir sa patte;
Oui, pas plus tard que cette nuit,
Elle vous croquera sans bruit.
La chose ainsi fut arrangée
Et n’a que trop bien réussi ;
Non-seulement la souris fut mangée,
Mais tout le lard le fut aussi.
Pour éviter un mal. nous tombons dans un pire;
C’est ce que ma fable veut dire.
« La Ménagère et la Souris »
Jean Héré, 1796- 1865