Il était un essaim d’Abeilles
Attentives à leurs devoirs,
Et qui travaillaient à merveilles
Pour former leurs petits dortoirs.
A leurs exercices ridelles ,
Rien ne pouvait les dissiper ;
Enfin c’étaient les vrais modèles
De l’art de toujours s’occuper.
Un jeune frelon, proche d’elles,
Fit de sa trompe un chalumeau,
Se mit à siffler , et nos belles
A le suivre dans le hameau.
Adieu donc travail, industrie,
Adieu le soin de la maison ;
Ce n’est plus que badinerie
Ce qui devant était raison.
Abeille vous n’êtes pas sage
De vous laisser prendre au filet.
Hélas ! que l’esprit est volage !
Il ne faut qu’un joli Sifflet
Pour séduire tout un village.
“L’Abeille et le Sifflet”