Un Aigle renommé par plus d’une victoire,
Voulut associer une Pie à sa gloire,
Il en fit sa compagne ; et l’on vit aussitôt
Margot
Se donner de grands airs. Madame se croit digne
De recevoir l’encens de tout le peuple oiseau ;
Et le rossignol et le cygne
Pour elle n’avaient plus de ramage assez beau.
Un vieux merle , irrité de son ton d’insolence,
Lui dit : En conscience,
Pouvez-vous, ma commère , oublier à ce point
Votre état et votre naissance ?
Croyez-vous qu’en ces lieux on ne vous connaît point ?
Malgré les beaux plumets dont vous êtes garnie
Vous n’êtes que Margot la Pie.
” L’Aigle et la Pie”