Crains, mon fils, dans ton vol, d’approcher de la terre ;
« Fuis l’autruche imbécile et l’animal rampant,
« Mais surtout les oiseaux qui craignent la lumière,
« Disait un Aigle à son enfant.
—Pourquoi voler si haut, mon père ?
« Faible encor, je ne puis dans l’air me soutenir :
« Attendez, le soleil fatigue ma paupière;
« La terre à mon repos semblerait convenir. »
—Si tu crains de voler, mon fils, à ton aurore,
A ton midi tu dois ramper encore.
Et tes yeux éblouis de la clarté du jour
T’abaisseront sans cesse au terrestre séjour ,
Où quelque faux brillant trop souvent nous attire.
Toujours à s’élever il faut qu’un Aigle aspire.
“L’Aigle et l’Aiglon”