Flatté par les factieux.
Le peuple au premier rang reçoit les premiers feux;
Le peuple a les reins forts et la poitrine large;
Que gagne-t-il au changement
De prince et de gouvernement?
De lourds impôts toujours on le surcharge!…
Dévorés par l’ambition,
Les tigres et les ours en révolution
Expulsèrent leur roi du trône héréditaire.
Le lion exilé, les voilà tous en guerre.
Plus d’un usurpateur
Du pouvoir monarchique
Régna par la terreur,
Et, sous un sceptre despotique.
Haut proclama la sainte liberté,
La dérisoire égalité,
D’invention diabolique,
Devant le peuple souverain,
Qui pâlissait, mourait de faim.
Procès, impôts, guerre civile.
Silencieuses prisons,
Noirs délateurs… C’en est fait, plus d’asile!…
De toutes parts, chiens, bœufs, maigres moulons,
Cerfs aux abois, chevaux requis, payaient rançons.
Les animaux, pleins d’épouvante,
Inquiets sur leur sort, tête morne et pendante,
Craignant la mort ou le carcan,
Se trouvèrent plus tard trompés dans leur attente.
Au lieu d’un maître doux, qu’ils appelaient tyran.
Ils en eurent plus de quarante!
“L’Anarchie parmi les Animaux”