Un Baudet, chargé de Reliques,
S’imagina qu’on l’adorait.
Dans ce penser il se carrait,
Recevant comme siens l’Encens et les Cantiques.
Quelqu’un vit l’erreur, et lui dit :
Maître Baudet, ôtez-vous de l’esprit
Une vanité si folle.
Ce n’est pas vous, c’est l’Idole
A qui cet honneur se rend,
Et que la gloire en est due.
D’un Magistrat ignorant
C’est la Robe qu’on salue.
Autre analyse:
fable analyse et commentée par Chamfort – 1796.
(L’Ane portant des reliques)
Les deux derniers vers de cette petite fable sont devenus proverbe.
D’un magistrat ignorant,
C’est la robe qu’on salue.
V. 2. . . En de certains climats. En Italie, par exemple , où l’on marie la vigne à l’ormeau, au tilleul, etc.
V. 6. Broute sa bienfaitrice. . . Est une expression hardie , mais amenée si naturellement, qu’on ne songe point à cette hardiesse.
Études sur les fables de La Fontaine, P. Louis Solvet – 1812.
L’Ane portant des Reliques.
Ésope , F. 261.
Une aventure arrivée à Piron offre un trait qui devient ici très-piquant, à cause du rapport qu’il présente avec cette Fable, pourvu, cependant , qu’on éloigne toute idée de comparaison entre ce poète célèbre et le ridicule personnage qui en est le héros. Piron était depuis peu à Paris, lorsque revenant un jour du bois de Boulogne, il s’assied sur un banc à la barrière de la Conférence. Aussitôt il se voit salué par tous les passants qui entraient et sortaient, à pied, à cheval ou en voiture, et 3e poète d’ôter son chapeau plus ou moins bas, suivant la qualité des personnes. «Oh! oh! disait-il en lui-« même, je suis beaucoup plus connu que je pensais. » A la fin, l’exercice du chapeau devenant très-fatigant, il l’ôta tout-à-fait, se contentant de s’incliner devant ceux qui le saluaient. Une vieille femme survient, qui se jette à ses genoux , les mains jointes ; il veut la faire relever …lire la suite