Cent animaux dans la prairie
Broutaient l’herbe fleurie ;
Une société parut,
Aussitôt l’âne accourut.
Le lendemain, même jeu, croyant plaire,
L’âne se mit à braire.
Le jour suivant, pensant qu’on ne le voyait pas,
Tous les autres assis, il marchait à grands pas,
Pour assurer enfin le point de mire.
Un autre jour il fit de grands éclats de rire,
Si bien qu’on crut
Avoir vu son pareil, je crois, à l’institut,
Dans les grands jours s’agiter de la sorte ;
Du coche, enfin, la mouche n’est pas morte.
Au gymnase, à la cour, au cirque, au régiment,
C’est toujours le plus sot qui se met en avant.
“L’Âne prétentieux”