La fleur du chardon se carrait
Au milieu des piquants dont sa tige est armée ;
Et sans plus de façons, d’elle-même charmée,
A la rose se préférait.
« Je suis plus qu’elle encore et sévère et pudique ;
Car on la vit parfois s’humaniser un peu.
Quant à moi, qu’on approche, et l’on verra beau jeu !
Ma devise est, enfin : Qui s’y frotte, s’y pique. »
— Et pourquoi s’y frotterait-on ?
Dit un jeune berger qui cherchait aventure :
Pour jouir d’une rose on brave une blessure ;
Mais se fait-on piquer pour cueillir un chardon ?
“Le Chardon et la Rose”