Un Âne en son chemin broncha :
Et cela se conçoit, il suivait de la route
Le bas côté, forcément il marcha
Sur un caillou, d’où vient sans doute
Qu’il trébucha.
Un Cheval qui tenait le milieu de la voie,
Voie large et n’offrant point de causes d’accidents,
Furieux, au pauvre Âne envoie
Une ruade à lui casser les dents.
Il n’est que trop de gens pleins de fiel, dont la bile
Est toujours prête à s’épancher,
Sur quiconque vient à broncher :
Un tel excès de zèle est au moins inutile.
Que l’on marche aisément quand la route est facile
Le chemin devient-il glissant,
Personne n’en peut dire autant.
“Le Cheval et l’Âne”