Le Combat des Rats et des Belettes, analyse de MNS Guillon – 1803.
- Le Combat des Rats et des Belettes.
( Pantagr. Liv. IV. ch. 14.) On lit dans le P. Charlevoix cette particularité applicable à notre apologue : « Les chefs Iroquois, au nombre de trois, se distinguoient par des plumes ou queues d’oiseaux plus grandes que celles de leurs soldats». ( Hist. de la Nouv. France, T. I. L. IV.p. 229.)
(3) Des cornes, Phèdre :
Duces eorum qui capitibus cornua .
Suis ligârant.
Non des véritables cornes, dit l’abbé Brottier, mais quelques panaches ou aigrettes. La Fontaine, qui a imite l’expression latine dans son sens détourné, n’a point essayé de rendre les beautés que son modèle a répandues dans sa fable.
(4) Trou, ni fente, ni crevasse. Ces trois mots n’ont point entre eux assez de différence pour être accumulés, sans une espèce de négligence. Tout ce qui n’ajoute rien à la pensée ou a l’expression , la gâte ou l’affaiblit. Convenons que cette fable est du très-petit nombre de celles que La Fontaine a moins travaillées.
Le chansonnier qui a mis en vaudevilles les fables de La Fontaine et celles de Richer, dépeint ainsi la mêlée des Rats et de Belettes :
Fiers et de rage transportés,
Les bataillons des deux côtés
S’avancent,
Et les premiers postés
Déjà s’élancent.
Mais on se mêle, et tout d’un temps
Tombent milliers de combattants.
La plaine
De morts et de mourans
Est toute pleine.
Le peuple Rat plie et s’enfuit, etc.