Les Parisiens, dans leur histoire,
Disent qu’un député, grand sauveur en renom,
Dans le fond d’une cave noire
Avait fui, de peur du canon.
Dans cet asile si tranquille
Le bruit de la guerre civile
Ne pouvant arriver, il vivait là-dedans ;
La peur faisait claquer ses dents.
Il avait emporté, dans ce prudent voyage,
Du pain et des souliers : que faut-il davantage
Pour vivre… et vivre heureux ? Dieu prodigue ses dons
Aux fils des congrégations.
Un jour, à ce grand personnage,
Les députés du côté droit
S’en vinrent demander un conseil salutaire :
Ils allaient en terre étrangère
Chercher quelque secours au delà du détroit.
Paris était pillé de belle,
Ils étaient obligés de partir sans argent,
Attendu l’état indigent
De la république nouvelle.
Ils se lamentaient peu, bien certains que les rois
Seraient prêts dans quatre ou cinq mois.
« Mes amis, leur dit le faux frère,
« La légitimité n’est plus de mon ressort,
« Et nous ferions un vain effort
» Pour l’assister ; que puis-je faire ?
« Que les saints alliés vous aident en ceci :
« J’espère qu’ils auront de vous quelque souci. »
Cela dit, pour que chacun sorte,
Le grand sauveur ouvre sa porte.
Ce héros dont je parle ici,
Savez-vous comment on l’appelle ?
Est-ce Dupin ? Ce n’est pas lui :
Dupin sera toujours un député fidèle.
“Le Député dans la Cave”