Eugène Desmares, littérateur français, est né en 1806 et mort en 1839. Il a publié, entre autres, « Les Métamorphoses du jour, ou La Fontaine » en 1831 ; Paris, Delaunay, deux vol. in-8.
FABLES :
Les Métamorphoses du jour ou La Fontaine en 1831 :
La fable peut-elle exister encore dans notre littérature moderne ? J’entends la fable pure et simple, la fable dans ses généralités instructives, dégagée de toute allégorie politique, de toute allusion directe aux affaires du moment. Je ne le crois pas. La polémique a tout envahi ; elle a pris toutes les formes : histoire, roman, conte, ode, dithyrambe, méditation, satire, drame, tragédie, vaudeville ; sous toutes ces modifications diverses du système littéraire, vous apercevez toujours l’attaque vive, sarcastique, ou la défense amère et opiniâtre, toujours la lutte des deux principes, mouvement et résistance, lutte acharnée qui donne à notre littérature actuelle une vivacité, une sorte d’énergie fiévreuse ; mais qui, en même temps, la prive de tout avenir, de toute immortalité… Lire la Suite…
Le livre de M. Eugène Desmares :
« Le livre de M. Eugène Desmares restera comme la personnification du temps qui s’écoule, comme l’histoire mise en action d’une des époques les plus animées et les plus pittoresques qui furent jamais. C’est un drame à travestissements, où tous les acteurs jouent leur rôle avec un naturel merveilleux, où tous les costumes sont découpés avec une terrible vérité, où la même taille se prête admirablement au frac bourgeois du citoyen et à l’habit doré du ministre.
Considérée comme œuvre matérielle, c’était une rude entreprise que cette impitoyable transformation de toutes les fables de La Fontaine, en s’assujétissant toujours au rythme et à la mesure du maître. Considérée comme œuvre d’art, ce n’était pas chose facile non plus que d’habiller à la moderne le Bonhomme, que nous aimions tant avec sa perruque poudrée, son grand gilet et ses souliers à boucle ; de jeter au milieu des passions bruyantes l’écrivain solitaire et rêveur, qui aimait à s’abriter à l’écart, sous un arbre, pour causer à l’aise avec ses loups, ses renards et ses cigognes. Cette double tâche, M. Desmares l’a remplie avec esprit et naturel. Aucune des graves circonstances politiques qui nous pressent depuis deux ans, n’a été oubliée par le fabuliste moderne. » (Mélodies poétiques de la jeunesse, François-Zénon Collombet – Bohaire, 1833)
- Eugène Desmares, 1806-1839