Sur le mur d’un vieil ermitage,
Un lierre avec orgueil étalait son feuillage.
Une vigne, tout près de lui,
Grimpait modestement le long du même appui.
De son inutile verdure,
Fier et vain comme un sot, le lierre, sans égard,
Repoussait sa voisine et couvrait la masure.
La pauvre vigne, sans murmure,
Se retirait toujours, cherchant place à l’écart,
Mais chacun eut son tour, et justice fut faite :
Un jardinier s’avance, armé de sa serpette ;
Il vient pour réparer le manoir délaissé ;
Sans peine on devine le reste :
L’orgueilleux inutile, arraché, dispersé,
Laisse le mur débarrassé
À la vigne utile et modeste.
“Le Lierre et la Vigne”