Delaunay
Poète, fabuliste XVIIº – Le lion et le renard
La première fois qu’un renard
Aperçut le lion, animal redoutable,
Il eut une peur effroyable,
Et s’enfuit bien loin à l’écart.
A quelque temps de là, le voyant reparaître
Avec un œil moins agité,
Il ose un moment de son maître
Envisager la majesté.
Il l’évite pourtant, mais avec moins d’alarmes.
A la troisième fois, il fuit plus lentement ;
Puis à la fin s’accoutumant
A le considérer, il lui trouva des charmes,
Ou plutôt le feignit, et vint au compliment :
Les renards n’en sont jamais chiches.
Aussi fut-il reçu très favorablement.
Avec les grands, avec les riches,
Le flatteur est toujours sûr de l’événement.
Delaunay