Un paysan portait, sur son épaule,
Un lièvre ayant les pieds passés dans une gaule ;
Il le portait vendre au marché.
Un cavalier, suivant la même voie ,
Considéra le lièvre, et comme étant touché
D’une si belle et bonne proie,
Le prit, le soupesa, puis demandant combien ,
Piqua des deux. Le rustre jugeant bien
Qu’il n’en devait plus rien attendre,
Cria : Je vous le donne, et donne de bon cœur ;
Souvenez-vous de votre serviteur.
Souvent on donne ainsi ce qu’on ne saurait vendre.
“Le Paysan et le Cavalier”