Un pore avait deux fils, dont l’un aimait l’étude ;
L’autre, de ne rien faire avait pris l’habitude.
Même au milieu de leurs amusements,
Ce père, ne cherchant en tout qu’a les instruire,
Avait grand soin de les conduire,
Au printemps, en automne, à sa maison des champs.
Là, dans ses jardins domestiques,
Où brillaient les vives couleurs
D’un riche assemblage de fleurs,
Il leur faisait remarquer les pratiques
De l’abeille et du papillon.
«Voyez, leur disait-il, quelle application
Apporte a son travail la diligente abeille !
Elle ne quitte point cette rose vermeille,
Qu’elle n’ait de son suc fait un riche butin.
Voyez d’une autre part ce papillon volage ;
Il cajole en passant le muguet, le jasmin,
L’œillet, l’anémone, le thym,
Et toutes les fleurs du jardin,
Sans en faire !e moindre usage. «
Telle est la jeunesse peu sage :
Elle vole à tous les plaisirs,
Et passe la fleur de son âge
Dans l’agitation de mille vains désirs.
Imitez l’abeille constante :
Elle fait du travail son bonheur le plus doux ;
Par cette conduite prudente.
Elle est un modèle pour vous.
“Le Père instruisant ses Enfants”