Un Philosophe atrabilaire,
Aux animaux n’accordant rien,
Pas même un peu d’instinct, à lui-même contraire,
Pour un oui, pour un non, battoit toujours son chien.
La pauvre bête, en lui rendant la patte,
Lui dit un jour, avec un long soupir :
Si je n’étois qu’un Automate,
Tu serais fou de me punir.
Quand même alors je viendrais à faillir,
Injustement tu m’en rendrois victime ;
Je ne pourrois me souvenir
Ni du châtiment, ni du crime.
Sage, Raisonneur, bel-Esprit,
Accordez-vous avec vous-mêmes :
On se mocque de vos systèmes,
Quand l’action les contredit.
“Le Philosophe et son Chien”