Un Poulet encore en sa coque,
Etre informe, et germe équivoque,
Un avorton
Sans nom,
Déjà pensait, il faut le croire,
Puisqu’il rêvait de liberté, de gloire.
Ma mère n’est donc point lasse de me couver ?
Chez elle c’est une manie ;
Et cependant en moi surabonde la vie ;
Je me crois de force à braver
Le froid, et la grêle, et la pluie.
Dans ma prison, que je m’ennuie !
Un choc arrive à point, et brise la maison
Qui protégeait notre Avorton.
La mère veut couvrir, garantir de son aile
Son Poussin ; il s’éloigne d’elle.
Mais il n’eut pas fait quatre pas
Qu’il se pâme, et qu’il meurt, hélas!
Faute d’avoir voulu demeurer en sa coque.
Tel qui de mon Poussin se moque,
Peut-être bien en fait autant ;
De nos jours, qui se croit enfant !
“Le Poulet sortant de sa coque”