Des timides oiseaux destructeur redoutable,
Un vautour croyant expier
Toutes les cruautés dont il était coupable.
Au temple de Pallas allait sacrifier :
Il apporte à l’autel la victime sanglante
Dont son bec vient d’ouvrir le sein.
Un mâtin, que la faim tourmente,
Feint d’abord d’approuver un si pieux dessein ;
Mais cet avide parasite,
Voyant les dons offerts, prit un ton hypocrite.
Et dit au vautour : Pensez-vous
Apaiser jamais le courroux
De la divinité que votre aspect irrite ?
Voyez l’affreux regard qu’elle lance sur nous :
Elle rejette nos offrandes ;
Croyez-moi, fuyons de ces lieux.
Il ne faut point tenter les dieux.
Leurs vengeances en sont plus grandes.
A ces mots, le chien d’emporter
Un bon morceau de la victime,
Et le vautour de s’y jeter.
De prétendre sa part, et de la disputer,
Sans songer que c’était commettre un nouveau crime.
En vain quelques remords inspirent au méchant
De réformer son caractère :
L’occasion la plus légère
Le rend à son premier penchant.
“Le vautour et le chien”