Un jour d’automne, un écolier en vacance rencontra un âne, dans un pré, monta dessus, et ensuite piquant des deux : « Trotte, lui disait-il, trotte, baudet. » Celui-ci ne daignant l’écouter, il frappait toujours plus fort ; tant qu’à la fin, ennuyé de ses coups, l’âne se mit à ruer et le jeta à terre. « Insolent animal, dit alors l’enfant, moitié en pleurs et moitié en colère, il appartient bien à toi de faire de ces tours, lourde et stupide bête, qui n’es bonne à rien, qui ne sais rien faire. »
— « Je sais faire mon devoir, lui répliqua l’âne sans se trémousser, et c’est assez. Mais vous, ne vous échauffez pas tant la bile, et cessez de vous plaindre du mal que je vous ai causé ; je ne suis point allé vous chercher à votre collège. »
“L’Enfant et l’Ane”