Un jour, (jour funeste au genre humain) les enfans de l’ancien Dragon, les crimes ne trouvant plus rien à faire au tartare, prirent le chemin de notre monde , pour y chercher de l’emploi. On vit l’herbe jaunir fou» leurs pas , les forets perdirent leur feuillage, les campagnes fe changèrent en landes arides, le chemin fourmilla de toutes fortes de reptiles impurs, & les Hiboux firent retentir l’air aux environs de leurs cris lugubres. Ils poursuivoient leur route triomphante & repandoient partout leur poison, lorsque tournant la tête ils aperçurent, qu’on les suivoit; c’étoit le châtiment , qui s’étoit mis à leurs trousses, avec fa béquille, & qui leur donnoit la chasse en boitant. Ha ! lui cria la troupe infernale, fi tu vas toujours de ce train, tu n’es point prêt à nous atteindre. Continuez à courir de votre mieux, répondit-il ; je pourrai bien ne vous attraper de longtems , mais je fuis fur de ne vous point manquer.
“Les Crimes et le Châtiment”