Déjà dès l’aube, à son réveil,
Grave comme un curé récitant son bréviaire.
Un philosophe, assis au bord de la rivière,
Compte les taches du soleil.
Il veut les reconnaître avec exactitude,
Sans en plus oublier, pour cela tous les jours
Il fait nouveau calcul, il fait nouvelle étude,
Qu’après nouvelle erreur il refera toujours.
Tout à ce grand problème, il n’a pas d’autre envie.
Un jeune homme, formant le pendant du tableau,
Là, passe également la moitié de sa vie :
Lançant pierre sur pierre il fait des ronds sur l’eau.
Et, les yeux sur la nappe immense,
A tout instant il recommence.
Ils vivent tous les deux en très-bonne amitié,
Tout en se regardant l’un l’autre avec pitié.
Chacun prend son plaisir où son plaisir il trouve,
Ce qu’on a vu plus haut le prouve.
“Les Deux Maniaques”