Charles Porphyre Alexandre Desains
D’un saint, à mon chevet, voulant clouer l’image,
Dernièrement je me servis
Du Marteau qui de père en fils
A Passé dans notre ménage.
Ebréché Par les coups, arrondi par l’usage,
Cet outil, dès longtemps, n’était plus des meilleurs,
Et bien qu’à m’en servir je sois assez habile,
Il donnait son coup indocile
Plus souvent sur mes doigts qu’ailleurs.
A la forge voisine à la fin je confie
Mon Marteau, qui se bonifie
Sous les coups d’un Marteau qui valait mieux que lui,
Et, par cette leçon, peut frapper aujourd’hui
Aussi juste qu’en sa jeunesse.
Or, braves gens de toute espèce,
Pour que les choses marchent bien,
Lorsque vous ne valez plus rien
Souffrez qu’un meilleur vous redresse.
Charles Porphyre Alexandre Desains, (1789- 1862)