Un écolier vif, pétulant
Revint un soir de promenade
Triste, abattu, malade.
« Ah ! ce n’est pas étonnant,
Dit le docteur à la mère inquiète :
Votre bambin court trop, il a chaud, il s’arrête,
S’expose au vent.
Le mal est bientôt là. Rassurez-vous pourtant,
Il ne faut point que ceci vous chagrine.
C’est peu de chose. Avec de la quinine
Nous préviendrons l’accès suivant;
Et si vous voulez qu’il guérisse,
Tenez-le chaudement ;
Qu’il évite absolument
Tout violent exercice. »
La fièvre disparut ; mais, quinze jours après.
Survint un autre accès,
Puis deux, puis trois ;
l’enfant prenait mauvaise mine.
Sa mère fit venir un autre médecin,
Qui lui dit : « Votre fils respire un air malsain.
Je ne suis point surpris si la fièvre le mine :
Savez-vous qu’on étouffe ici !…
Mais ouvrez donc. Pourquoi l’enfermez-vous ainsi
Et le privez-vous d’air ? La fleur la plus vivace
S’étiole en captivité ;
Laissez-le gambader, courir en liberté :
Il faut aux jeunes gens le soleil et l’espace. »
Deux médecins sont rarement d’accord.
Le premier met ceci, le second veut qu’on l’ôte ;
Sur l’un, sur l’autre ils rejettent la faute.
Le mal, lui, n’a jamais tort.
“Les deux Médecins “