J’aime le mot d’un simple villageois
Du temps jadis : s’il fut Grec ou Gaulois,
Je ne sais ; son pays ne nous importe guère :
Cet homme, chaque jour, sortant de sa chaumière,
Tendait les bras, levoit les yeux,
Contemploit la beauté des cieux,
Ensuite à Jupiter adressoit sa prière.
Son voisin peu dévot, qui le regardoit faire,
Lui dit : A quoi te sert tant d’amour pour les dieux ?
A tout, répliqua-t-il ! Je le sens nécessaire
A mon bonheur, à mes travaux :
J’en goûte mieux les biens ; j’en ressens moins les maux.
“Les deux Villageois”
- La Marquise de la Ferrandière, 1736 – 1819