Fable : Les Voleurs et l’Ane analysée par C. Hygin-Furcy :
(Livre I. – Fable 13.)
L’âne, c’est quelquefois une pauvre province :
Les voleurs sont tel ou tel prince,
Comme le Transilvain, le Turc et le Hongrois.
De nul d’eux n’est souvent la province conquise :
Un quart voleur survient, qui les accorde net
En se saisissant du baudet.
LE FLIBUSTIER MONTBARS ET LES ESPAGNOLS, (1667-1677).
La conduite odieuse des Espagnols dans le Nouveau monde, les cruautés qu’ils exerçaient sur les Indiens, soulevèrent contre eux la haine des autres nations européennes, et vers le milieu du dix-septième siècle, sous le nom de Flibustiers, un nombre considérable d’aventuriers de tous les pays, mais où les Français dominaient, firent à titre de représailles, une guerre acharnée aux oppresseurs de l’Amérique, L’histoire de ces hardis corsaires nous offre de fréquents exemples d’héroïsme, parmi lesquels nous citerons le trait suivant.
Il faut placer au nombre des flibustiers remarquables Montbars et son neveu: ce dernier est plus célèbre encore que son oncle.
Le capitaine Montbars, réunissant ses troupes à celles des Indiens, venait de remporter à Saint-Domingue une grande victoire sur les Espagnols quand, se rembarquant soudain, il s’empara de plusieurs navires ennemis qui erraient sur les côtes, et pour récompenser la belle conduite de son neveu, il le fît commandant d’un de ces bâtiments.
À quelques jours de là, le navire de l’oncle Mont-bars fut attaqué par quatre vaisseaux espagnols qui le cernèrent lui et sa prise ; malgré des prodiges de valeur, ils l’accablèrent de leur nombre. Le héros flibustier voyant que son navire allait couler, prend une résolution terrible : il laisse approcher ses adversaires, dirige si adroitement ses boulets que deux de ses ennemis s’abîment les premiers et entraînent avec eux le navire français qu’ils avaient accroché : ainsi périt glorieusement le capitaine Montbars et son équipage.
Montbars le Jeune, revenant d’une croisière et qui accourait en toute hâte pour secourir son oncle , est témoin de sa perte. Animé par la fureur, le désir de la vengeance, il fond sur les deux vaisseaux triomphants, coule à fond l’un et s’empare de l’autre ainsi que de la prise, cause première de ce combat homérique.
Le reste de la vie de Montbars fut digne de ce début ; nommé principal chef des Flibustiers, il devint la terreur des Espagnols, et ses nombreux exploits lui méritèrent le nom d’Exterminateur, qui lui fut décerné par les peuplades indiennes. (Les Voleurs et l’Ane)
- Les Voleurs et l’Ane analysé – Charles Hygin-Furcy , 18??