(certain jour, au bord d’un étang
Maître Lucas aperçoit une anguille.
Tout aussitôt, il se baisse et la prend.
Le pauvre animal, qui frétille,
Lui dit : « Voyez ce gros serpent, « Rampant
« Là-bas… C’est mon cousin; vraiment
« Il mérite la préférence. »
— « Me crois-tu sans expérience? »
« Tubleu ! je connais le cousin, »
Répond le rusé gastronome ;
« Qu’il dorme en paix et d’un bon somme !
« Pour l’approcher je crains trop son venin. »
Soyez méchant, l’on vous respecte,
Fussiez-vous un reptile ou le plus vil insecte.
Voilà du moins le train de la société…
Ma fable n’offre point d’autre moralité.
“L’Homme, l’Anguille et le Serpent”