Un innocent oiseau hantait la compagnie
D’oiseaux pillards. Un jour leur troupe réunie
Se jette sur un champ, y fait mille dégâts ;
Mais l’homme armé de son tonnerre,
Qui les guettait à quelques pas,
En a bientôt jonché la terre.
L’oiseau blessé, qu’attendait le trépas.
Exhale ainsi sa plainte amère :
— Pourquoi me déchirer de votre plomb fatal?
Je ne vous ai fait aucun mal ;
Je ne mangeais pas votre graine.
— Mais l’homme lui répond : — Cesse ta plainte vaine;
Ta faute n’est que trop certaine ;
Je te trouve avec ceux qui dévastaient mes champs !
Ne te mêle pas aux méchants,
Si tu n’en veux subir la peine.
“L’Oiseau blessé”