Qui trop embrasse mal étreint.
Le malheur de la plupart des hommes, vient de ce qu’ils se mêlent à la fois de trop d’affaires. Qui a trop d’emplois n’en remplit bien aucun. C’était, sur la fin du règne de Louis XV, un usage adopté par tous les petits maîtres de porter deux montres; l’usage, comme l’on sait est le fléau des sages, et l’idole des fous. Le maréchal de Richelieu, quoiqu’octogé-naire, était trop esclave de la mode pour ne pas la suivre des premiers. 11 était occupé un jour devant une glace à composer son visage pour en déguiser les rides et pour faire le jeune homme. Ses deux montres étaient étalées sur sa cheminée. Un de ces hommes serviables dont il était toujours entouré. le félicite sur la beauté de ces bijoux. Comme il les tenait toutes les deux, il craint .qu’elles ne lui échappent. Ce qu’il craignait arrive : l’une, par l’effet de la force centripète, gagne le parquet; il veut la retenir, et lâche l’autre, qui suit sa camarade. Honteux de sa gaucherie, il se confond en excuses : Pourquoi vous désespérer, lui dit tranquillement le duc, je ne les ai jamais vues aller si bien ensemble, une autrefois souvenez-vous du proverbe. : Qui trop embrasse, mal étreinte
- Proverbes