de mure et tauro
Ingentem fertur mus quondam parvus oberrans
Ausus ab exiguo laedere dente bovem.
Verum ubi mordaci confecit vulnera rostro,
Tutus in amfractus conditur inde suos.
Ille licet vasta torvum cervice minetur,
Non tamen iratus, quem petat, esse videt.
Tunc indignantem iusto sermone fatigans,
Distulit hostiles calliditate minas:
Non quia magna tibi tribuerunt membra parentes
Viribus effectum constituere tuis.
Disce tamen brevibus quae sit fiducia monstris,
Et faciat quicquid parvula turba cupit.
La Souris et le Bœuf.
Un jour une petite souris rôdant à l’aventure osa, dit-on, blesser de sa faible dent un bœuf énorme : mais à peine lui eut-elle fait sentir sa morsure qu’elle gagna son trou pour s’y mettre en sûreté. Le bœuf lance des regards farouches et sa tête puissante prend une attitude menaçante; cependant l’animal irrité ne voit pas à qui s’en prendre. Et la souris déjoua avec adresse les menaces de son ennemi en exaspérant sa fureur par des paroles raisonnables : Ce n’est pas parce que tes parents t’ont donné des membres si gros, qu’ils ont par là rendu tes forces efficaces. Apprends quelle est l’assurance de ceux qui n’ont qu’une petite bouche et fais tout ce que veut la foule des petits. »