de pisce et focis
Dulcibus e stagnis fluvio torrente coactus
Aequoreas praeceps piscis obibat aquas.
Illic squamigerum despectans improbus agmen
Eximium sese nobilitate refert.
Non tulit expulsum patrio sub iurgite phocas
Verbaque cum salibus asperiora dedit:
Vana laboratis aufer mendatia dictis,
Quaeque refutari te quoque teste queant.
Nam quis erat potior, populo spectante probabo,
Si pariter captos humida lina trahant.
Tunc me nobilior magno mercabitur emptor,
Te simul aere brevi debile vulgus emit.
Le Poisson de rivière et le poisson de mer
Entraîné hors de ses étangs par un courant impétueux, un poisson d’eau douce alla se précipiter dans l’abîme de la mer. Là, méprisant les poissons qui vont par troupes, l’impudent prétend qu’il est d’une espèce plus noble. Un phoque ne voulut pas supporter ce banni dans les gouffres où il était lui-même né, et lui adressa ces paroles d’une spirituelle sévérité : « Fais-nous grâce de tes laborieux et vains mensonges que je réfuterais sans peine en te prenant toi-même à témoin. Qui de nous deux a le plus de valeur, je te le ferai voir en présence de tout le peuple, si nous sommes pris ensemble dans les filets qu’on jette dans l’eau. Alors pour moi un acheteur important offrira une grosse somme, et toi, dans le même temps, un pauvre diable te payera d’une petite pièce de cuivre.