Une brebis que son grand âge
Avait instruite à craindre le danger,
Un jour pourtant s’éloigna du berger,
Dans l’espoir de trouver un meilleur pâturage.
Tout à coup, le long du chemin,
Elle aperçoit venir un énorme mâtin
Ayant du loup la ressemblance ;
Soudain, tremblante pour sa peau.
Elle bondit, elle s’élance,
Pour se rapprocher du troupeau.
Ses compagnes, peu charitables,
Ayant appris la cause de sa peur,
En termes fort peu convenables
Osèrent se moquer de leur timide sœur.
Pour mettre fin à leur intempérance
De vains propos, de sot babil,
— Voulez-vous, leur dit-elle, échapper au péril?
Craignez-en même l’apparence.
“La Brebis prudente”