Ésope
Écrivain grec et fabuliste antiquité – L’Aigle percé d’une flèche
L’Aigle percé d’une flèche – Un aigle s’arracha quelques plumes ; et les laissa tomber à terre. Un chasseur les ramassa, ensuite il les ajusta au bout d’une flèche, et de cette même flèche perça l’aigle.
Hélas ! disait l’oiseau, comme il était sur le point d’expirer, je mourrais avec moins de regret, si je n’avais été moi-même, par mon imprudence, la première cause de ma mort.
Autres versions de L’Aigle frappé d’une Flèche
L’Aigle frappé d’une Flèche – Un aigle s’était perché au faîte d’un rocher à l’affût des lièvres. Un homme le frappa d’une flèche, et le trait s’enfonça dans sa chair, et la coche avec ses plumes se trouva devant ses yeux. A cette vue, il s’écria : « C’est pour moi un surcroît de chagrin de mourir par mes propres plumes. »
L’aiguillon de la douleur est plus poignant, quand nous sommes battus par nos propres armes.
Ἀετὸς τοξευθείς
Ὑπεράνωθεν πέτρας ἀετὸς ἐκαθέζετο λαγωοὺς θηρεῦσαι ζητῶν. Τοῦτον δέ τις ἔβαλε τοξεύσας, καὶ τὸ μὲν βέλος ἰσω εἰσῆλθεν· ἡ δὲ γλυφὶς σὺν τοῖς πτεροῖς πρὸ τῶν ὀφθαλμῶν εἱστήκει. Ὁ δὲ ἰδὼν ἔφη· ” Καὶ τοῦτό μοι ἑτέρα λύπη, τὸ τοῖς ἐμοῖς πτεροῖς ἀποθνῄσκειν.”
Ὅτι τὸ κέντρον τῆς λύπης δεινότερόν ἐστιν, ὅταν τις ἐκ τῶν οἰκείων κινδυνεύσῃ.
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Ésope – (VIIe-VIe siècle av. J.-C)
L’Oiseau blessé d’une flèche
Mortellement atteint d’une flèche empennée,
Un Oiseau déplorait sa triste destinée,
Et disait, en souffrant un surcroît de douleur :
“Faut-il contribuer à son propre malheur !
Cruels humains ! vous tirez de nos ailes
De quoi faire voler ces machines mortelles.
Mais ne vous moquez point, engeance sans pitié :
Souvent il vous arrive un sort comme le nôtre.
Des enfants de Japet toujours une moitié
Fournira des armes à l’autre.
- Jean de la Fontaine – (1621 – 1695)