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L’Avare qui a perdu son trésor, analyse

K.R. by K.R.
novembre 18, 2021
in Analyse des fables, Analyses, Clodomir Rouzé
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Clodomir-Joseph Rouzé

Auteur de manuel scolaires, analyses des fables – L’Avare qui a perdu son trésor

 

L’Avare qui a perdu son trésor, analysée par Clodomir Rouzé

L'Avare qui a perdu son Trésor
L’Avare qui a perdu son Trésor

L’avarice est certainement un des vices les plus odieux à l’humanité, parce qu’elle est la forme là plus révoltante de l’égoïsme. Vivre uniquement pour soi, ne penser qu’à soi, rapporter tout à soi, et craindre par-dessus tout de distraire une parcelle de son bien dans l’intérêt d’autrui, tels sont les principaux caractères auxquels se reconnaît cette passion dégradante.

Molière, ce grand moraliste, a flétri l’avarice dans une de ses meilleures comédies, où nous voyons un père sacrifiant il la soit de l’or sa propre dignité et la dignité de sa famille. Ésope, avec la sobriété qui caractérise ses fables, avait aussi condamné l’avarice en montrant qu’elle n’est qu’une duperie dont l’avare est la première victime. Amassons des richesses, soyons très économes, fort bien ; mais à la condition que cette épargne sera généreusement consacrée au soulagement des misères d’autrui! Ou n’a du plaisir à acquérir de la fortune que si l’on se propose de la faire servir à l’assistance de ceux qui réclament notre appui.

Voici la traduction littérale de la fable d’Ésope

« Un avare, ayant converti en or tout ce qu’il possédait, et en ayant fait un lingot, l’enfouit dans un certain endroit, où il enterra en même temps son esprit et son cœur, et chaque jour il venait le contempler. Un ouvrier, l’ayant épié et ayant soupçonné la chose, déterra le lingot et l’enleva. Après quoi l’avare étant venu et ayant trouvé la place vide, se mit à pleurer et à s’arracher les cheveux. Quelqu’un qui le vit se désoler ainsi, en ayant appris la cause, lui dit ; « Mon ami, ne te désespère pas ainsi, car tu avais do l’or sans en avoir. Promis une pierre, mets-la à la place de ce lingot, et figure-toi que c’est ton or; elle remplira le même emploi. Car, à ce que je vois, quand tu avais cet or, tu n’en jouissais pas. »

Moralité. — Cela montre que la possession n’est rien, si l’on ne sait y ajouter l’usage.

L’Avare qui a perdu son trésor
L’Avare qui a perdu son trésor

Cet apologue, dépourvu de tout ornement, a dû faire le bonheur de Lessing, qui ne permettait à la fable aucune parure. Voyons ce que la Fontaine a su tirer de ce tableau incolore.

Sa fable débute par la morale; nous n’en serons que plus frappés de la réflexion qui termine le récit.

L’usage seulement fait la possession.

c’est-à-dire, on ne possède réellement sa fortune qu’à la condition d’en faire un bon usage. La sentence serait peu-être un peu vague si l’apologue ne venait l’éclaircir.

Je demande à ces gens de qui la passion
Est d’entasser toujours, mettre somme sur somme,
Quel avantage ils ont que n’ait pas un antre homme

Nous avons à peine besoin de faire remarquer combien l’expression « ces gens » est chargée de mépris. La Fontaine, qui ne thésaurisa jamais, ne devait pas être tendre pour les avares. On connaît l’épitaphe qu’il s’était composée :

Jean s’en alla comme il était venu,
Mangeant le fonds avec le revenu ;
Tint les trésors chose peu nécessaire…, etc.

Un homme aussi désintéressé des choses d’ici-bas ne pouvait avoir aucune pitié pour les infortunes des avares!

Devant mettre, la syntaxe grammaticale exigerait la préposition de; mais les règles de la grammaire sont, pour les grands écrivains, ce que les toiles d’araignée sont pour les grosses mouches, qui passent sans cérémonie à travers,

comme on le faisait observer à Solon en lui parlant de ses lois.

Diogène là-bas est aussi riche qu’eux.

Diogène est le type de ces philosophes anciens que l’on a nommés cyniques, c’est-à-dire pareils à des chiens, parce qu’ils affectaient en public le sans-gêne des animaux dont ils portaient le nom. Il est inutile d’ajouter qu’ils professaient pour les richesses, comme pour les convenances, le plus souverain mépris. Alexandre le Grand, roi de Macédoine, témoignait un jour à Diogène le désir de lui être utile. Diogène était couché au soleil, et Alexandre le couvrait de son ombre ; le philosophe lui dit : « Si tu veux me faire plaisir, retire-toi un peu de mon soleil »

Là-bas, c’est-à-dire là en bas, dans les enfers, qui, pour les anciens, étaient placés sous la terre.

Et l’avare ici-haut, comme lui, vit en gueux,

Ici-haut, c’est-à-dire sur la surface de la terre, dont les enfers occupaient la partie inférieure. — Quant au mot gueux, dérivé d’un mot latin qui signifie cuisinier, marmiton, et, par extension, pauvre diable, il désigne  toute personne qui vit d’aumône et au jour le jour. Politiquement, dans certaines contrées, il signifie indépendant, libéral : c’est en ce sens qu’il est employé ; en Hollande et en Belgique,et particulièrement à Anvers  ; On a donné à ce mot, pour étymologie, le terme hollandais gui:, qui signifie coquin. Or, coquin vient de coquinus dérivé de coquus, cuisinier, qui a donne gueux.

l-avare-et-le-passantL’homme au trésor caché, qu’Ésope nous propose, c’est-à-dire nous met devant les yeux :

Servira d’exemple à la chose.

c’est-à-dire confirmera par son exemple la vérité de ce que nous affirmons: à savoir, que l’on ne possède véritablement un bien que quand on sait en faire un bon usage.

Ce malheureux attendait
Pour jouir de son bien une seconde vie.

Cette phrase est toute pleine d’ironie : l’avare se privait de tout, n’osait pas toucher à son or, et semblait attendre une seconde vie pour faire usage do sa fortune. L’ardeur de sa passion est énergiquement dépeinte dans cette antithèse, dont l’idée a été empruntée au philosophe Bias.

Ne possédait pas l’or, mais l’or le possédait.

antithèse plus énergique encore dans la transcription latine, où la voix active et la voix passive sont opposées, comme dans cette phrase :

Ne possédait pas l’or, niais était possédé par lui.
Il avait dans la terre une somme enfouie.

Ce vers nous présente un exemple de la forme latine d’où nous est venu le participe passé conjugué avec l’auxiliaire avoir. En latin, le participe, ainsi construit, s’accordait toujours, et le verbe qui nous a donné avoir j exprimait, dans ce lotir, ridée de possession avec bien ¡ plus de force que dans notre langue. Le vers de la Fontaine que nous venons de citer, et où avait conserve bien le sens latin de possédait, est un exemple précieux pour l’histoire de la langue.

On a critiqué le vers suivant :

Son cœur avec, en alléguant, ce qui est vrai, que la préposition avec s’emploie pas correctement comme adverbe. On ne dit point, sans offenser la grammaire : « je partirai avec, » pour « je partirai aussi, » comme on dit indifféremment : « Après quelques jours » ou « quelques jours après » .

Cependant, dans le nord de la France, on entend continuellement le peuple employer avec comme adverbe : « Venez-vous avec ? » c’est-à-dire : « Venez-vous avec nous ? » Ce tour a beaucoup d’analogie avec la forme que prennent les verbes décomposables dans les langues germaniques, et la Fontaine l’a apporté de sa province.

N’ayant d’autre déduit
Que d’y ruminer jour et nuit,

Déduit est une expression vieillie, qui vient du latin et désigne tout ce qui nous détourne d’une préoccupation pénible et nous cause par cela môme du plaisir Quant à ruminer, ce terme familier nous dépeint bien le travail  auquel se livrait l’esprit de l’avare, qui sans cesse était occupé de la même idée, comme les bœufs qui ruminent, c’est-à-dire mâchent et remâchent sans cesse la même nourriture. Le philosophe Sénèque dit à peu près la même chose à propos de la mémoire, lorsqu’il conseille aux écoliers de mâcher en quelque sorte et de remâcher sans cesse la même nourriture, c’est-à-dire de repasser les mêmes leçons.

Et rendre sa chevance à lui-même sacrée.

ce qui veut dire : et rendre sacrée, inviolable à lui-même sa chevance, son capital, auquel il n’osait pas plus toucher qu’à une chose sainte , réservée à Dieu seul ! Le peuple emploie absolument la même image dans cette expression où il flétrit la gourmandise : « Il se fait un dieu de son ventre. »

Nous arrivons maintenant à une de ces expressions obscures qui ne sont pas rares dans la Fontaine, et que l’on ne saurait étudier avec trop de soin avant de les expliquer aux enfants ; car il est souvent bien difficile de les interpréter avec toute la clarté désirable.

Qu’il allât ou qu’il vint, qu’il but ou qu’il mangeât,
On l’eût pris de bien court, à moins qu’il ne songeât
A l’endroit où gisait cette somme enterrée.

avare-perdu-tresor-johannotUn commentateur qui a annoté avec beaucoup d’esprit les fables de la Fontaine, explique ainsi ces vers : « II eût fallu saisir un intervalle bien court pour le prendre ne songeant pas à l’endroit… etc. » Il est évident que le vers de la Fontaine ne peut signifier qu’une chose : à savoir, que l’avare pensait continuellement à son argent, et qu’il songeait, rêvait continuellement auprès de sa cachette. Mais, peut-on concilier avec cette explication « il eût fallu saisir un intervalle bien court, » cette conjonction « à moins que » et la proposition qui suit ? Cette construction étant inadmissible, il faut bien chercher une autre interprétation où le sens et la syntaxe soient d’accord. On voit que la principale difficulté réside dans ce membre de phrase : « On l’eût pris de bien court, à moins que. » Or, être pris de court signifie n’avoir pas assez de temps pour faire une chose, être obligé d’y mettre de la précipitation, on un mot, être pressé. Nous proposerions donc d’interpréter ainsi le vers du fabuliste : On l’eût pris, c’est-à-dire, on l’eût surpris, trouvé de bien courte c’est-à-dire ayant trop peu de temps, précipitant tout, en un mot, toujours très pressé t à moins qu’il ne songeât à l’endroit où était son trésor. Dans cette dernière occupation seulement, il n’était nullement pressé ; il se complaisait au contraire dans la contemplation de son trésor, et celle rêverie était la seule chose qu’il fît sans hâte et sans précipitation, et où il ne fût jamais pris de court.

Il y fit tant de tours,

c’est-à-dire, il y alla et y retourna si fréquemment,

« qu’un fossoyeur le vit. »

Se douta du dépôt, l’enleva sans rien dire.

Ésope dit: « un ouvrier. » La Fontaine a choisi plaisamment un fossoyeur tout préparé par ses fonctions ordinaires à déterrer promptement, et sans rien dire. c’est-à-dire sans bruit le trésor.

Notre avare un beau jour ne trouva que le nid.

Un beau jour est une ironie amère. La Fontaine emploie ce mot beau avec un sens différent dans ces vers :

Un jour un coq détourna
Une perle qu’il porta
Au beau premier lapidaire.

c’est-à-dire, au premier lapidaire qui se trouva bellement, heureusement, à propos, sur son chemin. Phèdre emploie de même le mot opportunus. Quant au nid, c’est une expression familière et pittoresque, qui désigne très heureusement l’endroit où les avares couvent des yeux leur trésor.

Voilà mon homme aux pleurs ; il gémit, il soupire ;
Il se tourmente, il se déchire ;
Un passant lui demande à quel sujet ces cris.
— C’est mon trésor que l’on m’a pris!
— Votre trésor ! où pris ?— Tout joignant celle pierre.
— Eh! sommes-nous en temps de guerre,
Pour l’apporter si loin ? N’eussiez-vous pas mieux fait
De le laisser chez vous en votre cabinet,
Que de le changer de demeure?
Vous auriez pu sans peine y puiser à toute heure…

Comparez, avec cette peinture du désespoir de l’avare, avec ces phrases courtes, pressées, elliptiques du dialogue qu’il a avec le passant, le fameux tableau des angoisses qui torturent Harpagon quand il s’aperçoit qu’on lui a volé sa cassette ; et remarquez avec quelle discrétion la Fontaine, qui écrivait pour être lu et relu, a tracé ce tableau où Plaute et Molière, qui écrivaient pour la scène, ont réuni jusqu’à l’exagération même, afin de produire une

impression plus forte, tout ce qui pouvait rendre plus misérables et plus odieux le désespoir et les plaintes séniles d’Harpagon.

Remarquez surtout ces ellipses : « quel sujet (il pousse) ces cris.— Votre trésor (vous a été pris.) ! —Où (vous a-t-il été) pris ? — (Il m’a été pris) tout joignant, c’est-à-dire tout près de cette pierre. Comparez : juxtaposer.

Rien de plus vif, de plus pressé, de plus naturel que ce dialogue. Mais, où l’avare se révèle encore mieux et fait le plus vivement éclater sa passion, c’est quand le passant lui fait remarquer qu’il aurait pu puiser à toute heure dans son trésor!

A toute heure, bon dieux! ne tient-il qu’à cela !

c’est-à-dire, n’y a-t-il que cela à faire? Est-ce aussi facile que cela? Comparez l’expression familière « il ne tient qu’à moi, » c’est-à-dire, cela m’est bien facile et dépend de moi seul.

L’argent vient-il comme il s’en va ?

ajoute-t-il enfin, et certes il a bien raison ; il est plus facile de dépenser l’argent que de le gagner. Mais comme cette vérité perd toute sa force dans la bouche d’un homme qui ne fuit aucun usage de son argent et se refuse même le nécessaire ! Tant il est vrai que c’est surtout par nos exemples que nous donnons de l’autorité à nos leçons et à nos conseils !

Je n’y touchais jamais !

Voilà le grand mot lâché ! Et c’est bien le cas de dire ici : habemus confitentem reum, nous tenons l’aveu de l’accusé ! Aussi le passant n’a plus qu’à tirer tout simplement la conclusion :

Dites-moi donc de grâce,
Reprit l’autre, pourquoi vous vous affligez tant ?

Et, en effet, il a toutes les raisons du monde de s’étonner qu’un homme puisse se désespérer d’avoir perdu un bien auquel il ne touchait jamais.

Et la fable se termine par ce dernier argument auquel l’avare ne pouvait faire aucune réponse, tant il est irréfutable :

Puisque vous ne touchiez jamais à cet argent,
Mettez une pierre à la place ;
Elle vous vaudra tout autant.

c’est-à-dire, elle aura pour vous la même valeur et ne vous rapportera pas moins que votre argent.

Et le passant continue son chemin, laissant peut-être la raison de l’avare ébranlée, mais non convaincue, à coup sûr, par son raisonnement. Tous les avares meurent dans l’impénitence finale, et même on en a vu, dit-on, prétendre se survivre et se constituer eux-mêmes leurs héritiers !

Autre analyse

  • Étude et morale : L’Avare qui a perdu son trésor, P. Louis Solvet
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